Je suis de retour en France après un mois passé au Canada. Un mois de navigations dans un pays magnifique doté de rivières et de spots plus beaux les uns que les autres.
Je suis parti avec deux amis (Florian et Romain) le 4 août de l'aéroport de Bordeaux, 7 heures de vol et 5000 km plus tard nous atterrissions à Montréal.
Bordeaux vu de l'avion
Première impression qui restera tout au long du séjour: c'est grand, et grandiose: grattes-ciel, échangeurs d'autoroute surréalistes, véhicules surpuissants,...
Nous nous rendons à notre appartement, situé à 3,5 km des rapides de Lachine, après avoir fait le chemin à pied avec les bateaux nous allons acheter des longboards, bien plus pratique et bien plus rapide.


Session Longboard !
Après une petite session d'échauffement à la vague à Guy (petit rouleau école), David Pharizat un français expatrié nous propose d'aller surfer la fameuse Big Joe, non sans appréhensions nous acceptons.
Vu de la berge c'est vaste, mais vu de dedans les rapides sont gigantesques, des trains de vagues à couper le souffle, des marmites démentielles et une arrivée sur la plate forme assez mouvementée (surtout ne pas se tromper de ligne).
Me voilà enfin face à l'un des plus beaux spot de freestyle du monde, quatre vagues sur moins de 100 mètres: Lucile, Pyramidal, Gaëtan et Big Joe.
Je décide de me lancer (un peu stressé) dans Big Joe dès le début. Quelle vague. On sent la puissance dès qu'on surfe, une grosse poussée suivie d'un gros rebond. Mon bateau (Quarks de Robson, spécialement acheté pour le voyage) part dans tous les sens, autant en glisse qu'en l'air. Après quelques 360° rapides les premiers air-blunts fusent. On retrouve comme une sensation d'océan, mais dans une vague statique, que du bonheur. Poussé sur la gauche de la vague, je me retrouve inexorablement dans le "pit", la partie la plus dure de la vague. Un creux deux fois plus grand et deux fois plus puissant m'accueille. Première session aux rapides de Lachine et j'en ai pris plein les yeux, que demander d'autre à part y retourner ?







Ambiance Lachine
10 jours de navigations intenses sur les rapides, au lieu de tenter toutes sortes de figures et de se taper la remontée de 15 minutes après s'être fait "flusher" j'ai décidé de peaufiner mes figures déjà acquises. Maintenant aucuns soucis avec le Air Blunt et j'ai commencé à attaquer le Donkey flip.

Après 10 jours sur Montréal, exténués par les sessions et par les trajets en longboard sous 30°C avec tout le matos de kayak (bateaux compris bien entendu) nous sommes partis en direction de la fameuse Ottawa River.
Arrivée de nuit à la célèbre base de raft Wilderness Tour, nous passons ensuite les 5 jours suivant à une autre société de rafting River Run, possédant un camping sauvage à souhait (visite des ratons laveurs et des moufettes la nuit) et une crique privée sur l'Ottawa River. Premier jour sur la rivière, on embarque sans savoir un peu plus bas que l'embarquement habituel, après un petit passage où Florian abandonne après s'être explosé l'arcade on se retrouve derrière les Mc Coys. Pas de soucis on remonter avec le gros contre, beaucoup de monde sur Corner Wave et Horseshoe Hole. Mon bateau se révèle difficile à contrôler sur Corner, qui est très très pentue et qui a une surface de surf assez courte, ce qui ne convient pas à la super glisse de mon bateau qui, avec ces facteurs, à une tendance à enfourner. Mais j'arrive à passer de jolis clean spins et quelques beaux air blunt. Puis direction Horseshoe qui se situe 50 mètres après Corner, un bon petit rouleau qui retient pas mal (les raft font des 360 dedans) avec au programme back blunts, blunts, 360, et mc Nasty qui commencent à passer. Bon rouleau mais trop de monde qui y navigue.


Sur la route pour l'Ottawa.



Horseshoe hole
Le lendemain on est invité par Sarah, une Outaouaise à naviguer sur le Main Channel.
Dès le départ on évite Phil's Hole le gigantesque rouleau, pour arriver sur Corner et Horse Shoe (comme d'habitude bondés). Un gros planiol de 2km nous sépare de Garberator qui est malheureusement noyée, suivi de Bus Eater qui manque cruellement d'eau, quelle poisse ! Pas bien grave on continue la descente pour trouver quelques rapides sympa comme the Lorne, Coliseum et son rouleau énorme: Big Kauna ! Une descente magnifique, des gens accueillants, bienvenue au Canada !
Les jours suivant nous avons navigué sur les Mc Coys, dont une fois sur l'eau à 6h du matin pour profiter seuls des vagues et du paysage au petit matin, une session tout simplement magique ! Un passage roustant dans Big Kauna m'a fait comprendre que la rivière a un fort débit, et qu'il faut savoir rester humble (à voir sur la vidéo qui arrive).






Session à Horseshoe le matin.
Direction la rivière Rouge, belle section que celle des Sept Sœurs, pas beaucoup de spots mais un long rapide (environ 400m) bien fun avec quelques passages distincts: Elizabeth Still, le Trou noir ("qui explose la gueule" dixit une locale de la base Propulsion Rafting), et la Machine à laver. Les sept sœurs (7 chutes à la suite) n'étaient pas sautables par ce niveau d'eau, mais magnifique.



La Machine à laver, sur la Rivière Rouge
Puis nous sommes allés sur la rivière Gatineau et vers sa superbe vague Haute Tension, qui malheureusement (une fois de plus tient !) n'était pas là faute de volume d'eau, mais j'ai pu me rattraper sur une vague en début de parcours sur le rapide de Lucifer tant redouté des québécois. Une très jolie rivière avec de gros passages mais trop de plat et un temps un peu frais.


Le mauvais temps arrivant nous sommes rentrés sur Montréal une semaine pour finir notre voyage. Mais partir sans prévoir où dormir nous a forcé à dormir dans la voiture une nuit, tout près des Lachines, pas top le plan "kosovar".

Nous avons ensuite trouvé un appart' dans le Village (merci à Suzanne notre première proprio de nous avoir déniché ce bon plan), non loin de la vague d'Habitat 67.
Première session à Habitat: mauvais plan, rempli à ras bord de surfeurs, 15 ou 20 minutes d'attente entre les runs, malgré la bonne ambiance, pas top.
Retour à la vague les jours suivant le matin, bon plan, personne sur la vague! Un spot génial (la meilleure vague sur laquelle j'ai navigué à ce jour), une vague stable, rententive, donnant un rebond extraordinaire et facile d'accès quand on veut repartir (un petit chemin qui longe ce "petit" rapide). Là je décide de tenter un maximum de figures, et beaucoup passent ! Les Donkeys flips n'ont plus de secrets, les clean-blunts décollent, et quelques flips turns sont de passage ! Les Air-blunt décollent de plus en plus et se transforment en Pan-Am. Que demander de mieux qu'une progression fulgurante ?















Durant ce voyage nous avons croisé du beau monde: quelques membres de l'équipe de France, d'autres de l'équipe canadienne et le maître Corran Addison, croisé en soirée et sur la vague d'Habitat avec son stand up paddle.



Un voyage qui s'est bien passé, une franche progression sur ma navigation en freestyle, un pays super, des gens formidables,
Québec je me souviendrais.
Remerciements: Passion Nature, KSF, David Pharizat, Suzanne, Sarah from Ottawa, Propulsion rafting, Bonnet rouge rafting, Pagaie totale, et bien d'autres que j'ai oublié, et ceux que j'ai pu croiser lors de mon séjour, merci à tous.
Texte: Robin Feigné
Photos: Florian Duval, Romain Durand, Robin Feigné.